Je me glisse dans les habits d’Adrien de Montigny et pourtant j’interprète à la façon d’un musicien ou d’un chef d’orchestre. A ce sujet je reprend les propos de Jean Claude Casadesus : La pédagogie de l’erreur que l’on enseigne peut-être encore à l’école, consiste à dire : tu recommenceras jusqu’à ce que ce soit parfait. Il convient de l’appliquer tous les jours en peinture.
La première tâche est de remettre à l’échelle d’origine, à très peu de choses près, les différentes planches, les redessiner complètement.
Puis les transférer suivant la méthode classique de la peinture sur bois sur les panneaux préalablement préparés. Apprêts , ponçage etc… ( Utilisation de panneaux de médium de façon à avoir, après préparation, une surface absolument lisse indispensable pour la peinture extrêmement précise des petits détails des vues, souvent quelques millimètres. Les châssis en toile de lin ou coton seraient beaucoup trop rugueux.)
Ensuite c’est la peinture proprement dite en recherchant suivant les demandes de Mr DUVOSQUEL les couleurs originelles, interprétant ainsi celles, souvent ternies et dénaturées par le temps, des photos reprises dans les volumes du Crédit Communal de Belgique, éditées pour célébrer son 125 ème anniversaire. En évitant les déformations des feuillets de parchemin, souillés par le temps.
C’est environ sept à huit passages pour parvenir à un résultat convenable et correspondant au but recherché.
Dans chaque réalisation il y a trois éléments distincts : la vue cavalière proprement dite, le cartouche spécifique de dénomination du lieu et enfin l’encadrement, décor correspondant au goût iconographique de l’époque avec beaucoup d’emphase mais aussi de recherche et de richesse dans les détails. C’est ce dernier élément qui, très souvent, requiert le plus de temps de réalisation.
Mais la peinture est toujours très prenante car chaque panneau est unique. Evidemment la représentation du lieu, toujours en vue cavalière est spécifique. Mais chaque cartouche surplombant ce site est chaque fois différent dans son dessin mais aussi ses couleurs. Egalement chaque encadrement n’est jamais identique. Et il y en a 2500 au total.
Si l’on mettait bout à bout tous les encadrements cela correspondrait à 3 kilomètres de peinture très détaillée. Une œuvre gigantesque qui a demandé, paraît-il, le travail d’une quinzaine d’artistes pendant 15 ans !!!
Enfin la phase finale : trois ou quatre passages de vernis et de cire pour rendre l’œuvre à l’abri de tout dommage important
Ces œuvres sont très appréciées des amateurs d’art. Elles permettent de décorer ou mettre en valeur un intérieur adapté à cette forme d’expression.
Daniel LEFEVERE peint exclusivement les vues reprises aux XVI ème et XVII ème siècles afin de garder le maximum d’exactitude aux représentations des lieux de l’époque et suivant les demandes qui lui sont faites, soit individuelles, soit par des villes, des administrations, des musées etc…