Les origines des albums de Croÿ

Ci dessous voici huit panneaux parmi les premiers

 Charles de Croÿ avait à sa disposition des cartulaires de cens et rentes , archives  accumulées pendant des siècles, en fait des plans coloriés, des biens  de sa famille avec quelques vues cavalières, mais sur papier, en quelque sorte des documents d’administration.  Il eut alors l’idée de faire  peindre à la gouache sur parchemin ces plans cadastraux et de les faire relier sous forme d’albums. Voilà l’origine de l’oeuvre. 

Il commença évidemment par les propriétés de la Maison de CROY , mais très content du résultat, il déborda très vite en ajoutant la « description » des provinces où il exerçait une haute fonction, ce qui a fait en une quinzaine d’années, environ 2600 planches.

  Ville et Faubourgs de Chimay

Ce plan de la Ville de Chimay (planche 3 du premier Album)  nous révèle le pourquoi des Albums. En fait la Principauté de Chimay était résidence de son père Philippe III de Croÿ. On y voit toutes les propriétés repérées par des numéros correspondant à leur localisation dans et hors la ville.   Sous forme d’un ovale encadré de listel et orienté (septentrion en haut) les chiffres renvoyaient une liste complète ( exemple : 9 , le chastiau ) etc … On sait que la principauté  échoit à Charles lors de son premier mariage avec Marie de Brimeu. 


 La Ville et Principauté de Chimay

Cette vue succède immédiatement après la précédente ( n° 4 du 1er album ) On y voit en plan rapproché la ville et son enceinte fortifiée, ainsi que les extérieurs immédiats, dont tout à gauche les jardins du prince, résidence secondaire comme l’on dirait actuellement.  Le cartouche de la ville est orné des armoiries de la ville, dans un écu sommé d’une couronne de prince du Saint Empire : de gueules à l’épée d’argent garnie d’or posée en bande.    


     Château de Chimay – 1

Cette vue ( n° 5 du 1er album ) nous montre le château de Croÿ par sa face sud . La planche est à nouveau orientée dans la bordure centrale noire, ornée de volutes.                Le cartouche est surmonté des armes de Croÿ. L’encadrement est de type architectural.


Château de Chimay – 2                 

Voici la vue du même château de Chimay (n° 6 du 1er album ) prise sur sa face nord cette fois. On peut mesurer ainsi le souci du détail du prince dans la conception de ses demandes.    L’encadrement est le premier où l’on voit vraiment figurer des fleurs diverses sur le fond de parchemin.  En tête les armes de Croÿ et à nouveau l’écu de la principauté.


La Ville de Beaumont

La vue représente la ville de Beaumont ,( Comté de Beaumont – Belgique actuelle ) On y voit, tout à droite le château où est né Charles de Croÿ et où il est également mort. La ville est construite sur une colline ici un peu exagérée dans sa représentation. Les remparts sont très détaillés et par contre l’église serait un peu différente que sur une autre vue.      L’encadrement est fort joli, orné de chimères, de type architectural agrémenté d’oiseaux et de fleurs, ainsi que de jarres emplies de bouquets de fruits. Des masques type Gilles de Binche. Armoiries de Croÿ sous le cartouche.


Le Château de Beaumont      

Vue détaillée du Château de Beaumont ( Chastiau de Beaumont )  La vue est prise de l’ouest. Il aurait été rénové vers 1540 par Philippe II de Croÿ , le grand père de Charles. On peut y repérer la chapelle castrale. L’ensemble est d’aspect fort sévère , grande tour carrée coiffée d’un petit bulbe. Ce qui nous est particulièrement intéressant, c’est la tour de l’extrême droite de la vue : la tour Sainte Barbe. Le duc Charles la fera embellir, rehausser et relier au Château par une galerie couverte et il en fera sa bibliothèque où sera entreposé l’ensemble des Albums . Ce château est le séjour préféré du duc Charles. On admire sur la butte qui sert au peintre de promontoire pour sa vue cavalière, des personnages de la noblesse en habits très caractéristiques de l’époque et fort intéressants à détailler.      L’encadrement est fait de fleurs dont certaines avec leur bulbe ou racines. On remarque également quelques insectes.

Voici enfin l’exemple typique de l’explication « administrative » du désir du duc Charles de Croÿ :   Voir figurer à l’appui d’un relevé de cens et rentes d’un lieu où il avait des revenus, la vue en perspective cavalière de ce même lieu, enjolivée dans un encadrement décoré sur parchemin et pouvant être reliée en album.     

Voilà parmi beaucoup d’autres le cas de ROCQ les MARPENT


Le cartulaire de Rocq

Ce relevé, à l’origine sur papier, est peint sur parchemin. On peut y voir l’orientation en plan, le détail des propriétés, repérées, pourvues d’une échelle. Ceci en deux parties distinctes. A gauche, l’essentiel du bourg avec la Sambre. Le volet de droite montre une autre partie du hameau située à l’ouest de la première. Elle est surtout constituée de champs et de bois.  


Le village de Rocq les Marpent

Et ici, à l’appui de la planche « cadastrale » la vue en perspective cavalière du village, de façon à ce que le duc, dans sa bibliothèque ait une représentation du lieu en tableau, ou comme on pourrait le faire à notre époque en « photographie »  A noter que la planche est datée : 1596. et naturellement les armes de Croÿ y figurent en tête dans l’encadrement.  Un  encadrement particulièrement intéressant constitué d’instruments de musique de cette époque Renaissance qui nous montre avec force détails ces joyaux. Un fait rarissime dans les Albums et c’est bien pourquoi, j’ai choisi ce village parmi beaucoup d’autres pour le peindre sur bois. 

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